NOTICE DE LA LORRAINE pages 510, 511

GLONVILLE

Flin, Vatiménil, & le prieuré de Mervaville

Hist. Médiani monast. Page 243. 286 & 306

GLONVILLE, nommé en latin Tillonis-villa, ou Dilonis-villa, dans le titre de l'Abbaye de Moyenmoutier, Village du Diocèse de Toul, situé assez près de la Meurthe, un peu au-dessus de Deneuvre & de Baccarat. L'Eglise paroissiale est dédiée sous l'invocation de saint Maurice & de saint George. Collateur l'Abbé de Moyenmoutier, décimateurs les religieux de cette Abbaye, pour les deux tiers des grosses dixmes, & la moitié des menuës, contre le Curé pour l'autre tiers des grosses & la moitié des menuës, avec pour préciput de seize paires de reseaux, bled & avoine. Seigneurs, le Roi & Mr. d'Anglure de Magniere. Bailliage de Lunéville, Cour Souveraine de Nancy.

Annexe, Flin, ou Flun, cy-devant Chef d'un Doyenné qui est aujourd'hui transféré à Deneuvre, Patron , saint Martin, décimateurs, les mêmes que ceux de Glonville.

Dans l'Eglise de Flin, se voit la Chapelle de saint Martin, fondée le vingt-quatre May 1542 par Maurice le Comte, Curé dudit lieu. Collateurs, Messieurs Comtes de Baccarat.

Item la Chapelle de Notre Dame de Pitié. Collateurs, les Marotels, ou les Broches de Flin.

L'Hermitage de la Magdeleine, ou l'Hôpital qui avoit autrefois deux cents francs de rente.

Vatiménil, autre Annexe de Glonville, en latin Valteri-manila. Patron saint Jean-Baptiste, mêmes décimateurs, Seigneur, l' Évêque de Metz. Parlement de Metz.

Au XVI siècle on appelait le village : "Glonville-lès-Aizerailles").

Hist. De Lorraine tom 2 p 240

Dans la Ban-lieue de Glonville, se voit le Prieuré de Mervaville, dépendant de l'Abbaye de Senones, fondé avant l'an 1224 puisqu'en cette année, Eudes de Sorcy Evêque de Toul, témoigne que ce Prieuré avoit été commencé du tems de ses Prédécesseurs, & n'etoit pas encore achevé. Il exhorte les Fidèles à le mettre en sa perfection, & veut que l'Abbaye de Senones, sur le fond de laquelle il est construit, en jouisse avec les mêmes franchise dont elle joüit dans les autres Prieurés situés dans le Diocèse de Toul.

La Duchesse Doüairière de Lorraine , Catherine de Limbourg, en 1242 y mit la dernière main.

Le Prieuré reconnoit pour sa première Fondatrice & Bienfaitrice, Cunegonde Dame de Viviers, qui a fait de fort grands biens à l'Abbaye de Senones, elle avoit du tems d'Etienne de Bar, Evêque de Metz,& d'Antoine Abbé de Senones, c'est à dire, dans l'intervalle qui s'écoula depuis l'an 1110 qui est la première année d'Etienne de Bar, jusqu'en 1136 qui est la dernière de l'Abbé d'Antoine.

Le dernier Prieur régulier de Mervaville, fut Dom Claude Jaquinot, qui l'a possedé en règle jusqu'a sa mort, arrivée à Nancy, en 1753. On a obtenu de son consentement en Cour de Rome, en 1751, la suppression du titre de Prieuré de Mervaville, & son union au Prieuré de Breuil, proche Commercy.

On croit que le nom de Mervaville , vient de Mirabilium-villa, cause des fréquens miracles que Dieu y opéroit par l'intercession de le sainte Vierge, à laquelle le Prieuré est dédié : l' Eglise en étoit fort belle & bien voutée, mais la nef tomba de pure caducité, le 26 Janvier 1738 . il ne reste que le chœur & la croisée, qui font d'un fort bon goût.

Il y avoit autrefois un Village autour du Prieuré, mais il n'en reste aujourd'hui que les ruines, & les Maisons des Fermiers du Prieuré.

Le Duc Thiebaut II dans son restament de l'an 1312, donne au Prieuré de Notre Dame de Mervaville, dix sols de petits tournois.

Le Village de Mervaville subsistoit encore en 1614 & 1615 comme il paroit par les enquêtes & procédures faites en ces années, par les députés du Duc Henri II & du Seigneur Évêque de Metz. Ce village fut ruiné apparemment pendant les deux sièges du Château de Moyen, qui en est proche, en 1634 & 1639.

GLONVILLE en 1900

564 habitants – à 22 kil de Lunéville, à 50 kil de Nancy –tel & SNCF à Azerailles à 2 kil ½.

Productions : céréales, blé, avoine, seigle, pommes de terre, fourrages, osier.- cours d'eau : les ruisseaux de MAGERO, de XAMPE, la MEURTHE.

Maire : Bernard J.

Adjoint : Marbach J

Conseillers municipaux : Marchal J., Bernard J., Labourel P., Robinet A., Gridel J L., Gridel F. Bernard P., Beaujard J., Duchesne J B.

Curé : Gerardin

Instituteur : Grandjean

Institutrice : sœur Saint Jean

Ecole maternelle : sœur Nomadie.

Agriculteurs propriétaires : Bernard C , Bernard Vve J , Bernard J , Croizier J M , Gridel J , Gridel J G , Gridel P , Gridel V , Gridel Ch , Gridel J B , Marchal J , Petit J B , Robinet.

Apiculteur : Simon buraliste;

Aubergistes : Toussaint , Bernard , Virriat , Poirot , Schoehn.

Bouchers : Didierlaurent , Didierjean.

Boulangers : Bernard Vve , Simon.

Bourrelier : Neige.

Cafetiers : Toussaint, Virriat, Bernard, Poirot, Schoehn.

Charpentiers : Beaujard fils, Michel.

Charron : Harau A.

Cordonniers : Jacob F, Jacob J, Poirot.

Couturières : Mlles Gouthiere, Didierjean, Jacquot.

Distillateur : Duchesne.

Epiciers : Bernard J, Bernard Vve P, Simon.

Forgerons : Bernard J, Blaise.

Garde champêtre : Jacques.

Menuisier : France.

Mercier : Harau.

Sage-femme : Mme Ragué.

Tailleurs : Drouin, Harau E.

Vanniers : Jacquot, Labourel J, Labourel S, Marbach.

Vignerons : Perrin Bernard P.

Rentiers : Holzmann F, Croizier Vve N, Thomas Vve G, Thomas Vve J, Croizier.

Ecart : BOURUPT

Fêtes patronales : le 2° dimanche après la Toussaint.

le jour de la Dédicace.

 

Journal historique des COMMUNES DE LA MEURTHE (édité en 1853) d'après Henri LEPAGE archiviste du Département sous les auspices de M. A. De SIVRY Préfet de la Meurthe.

    Le samedi après la Saint Jean Baptiste 1368, Geoffroy de Fontenoy engage à Henry de Lanoy, pour une somme de cent florins, tout ce qu’il a à Dillonville près de Deneuvre, du consentement du comte de Blâmont dont il est seigneur. (T.C. Blâmont fiefs.)

    Le 2 août 1707, Marie Françoise de Bildstein, baronne de Magnieres, veuve de Gaspard de Franc, comte d'Anglure, vend à Pierre Hubert Parisot, supérieur de la maison des Jésuites de Saint Nicolas, la terre et seigneurie de Glonville et dépendances, moyennant 3600 francs. Le 9 août de l’année suivante, le Pierre Parisot échangea, avec le duc Léopold, la terre de Glonville contre les hautes, moyenne et basse justices de la maison franche de Marnovel, sise au ban d'Azerailles, avec le 9e du revenu des moulins et battants de ce dernier lieu. (T.C. Lunéville 4.)

    On lit dans la déclaration fournie, en 1700, par la communauté de Glonville et par les sujets de la mairie des seigneurs de Magnières au même lieu :

    " Dans ce village, les habitants ont droit de se contremander, quand bon leur semble, de dessous la seigneurie du duc de Lorraine ou des seigneurs de Magnieres….Ils ont droit d'usage, de temps immémorial, dans le bois nommé la Haye de Sellery et dans un autre bois nommé la Horne, où les habitants de la mairie de Magnieres dudit Glonville ont aussi droit de chauffage. Les Habitants de Glonville ont pareil droit d'usage dans un bois dit le Haut Fey ; ceux de la mairie de Magnieres y ont droit de bois mort et mort bois et de vain pâturage en tout temps pour les bêtes rouges, et pour les porcs seulement depuis la Saint André. "

    "  Lesdits habitants, tant de la prévôté de Glonville que de la mairie, ont en commun, depuis un temps immémorial, un droit de pêche dans la rivière de Meurthe trois jours par semaine, le mercredi, le vendredi et le samedi, comme aussi pendant tout le carême, aux Quatre Temps et Vigiles ; droit de vendre du poisson pendant que leurs femmes sont en couche ; et de pêcher à la trouble, à la ligne volante, à la main et à la charpagne. (grosse corbeille en osier ) ".

    En 1710, la communauté de Glonville se composait de 60 habitants ; en 1768 il y avait 84 feux et 360 communiants. Ce village appartenait en toute haute, moyenne et basse justice au duc de Lorraine. Les causes se portaient en première instance à la prévôté d'Azerailles, et par appel au bailliage de Lunéville. Il y avait un lieutenant de prévôt, qui n’etait chargé que du maintien de la police et de la réception des ordres du prince.

    La cure, dont le patronage appartenait à l’abbaye de Moyenmoutiers, comprenait Glonville, Flin, Vathimenil, partie de Badmenil et la cense de Voivre. (E. T.)

    Glonville a été érigé en succursale en 1802.

    Patrons , saint Georges et saint Maurice.

Histoires diverses relevées dans les archives départementales.

    Nicolas CROIZIER mentionné (*) est le fils d' Anthoine, mort en 1717 à l' âge de 91 ans et de Jeanne BOUSSEY morte à 68 ans en 1695. Ils sont la souche des familles CROIZIER, CROISIER, CROUZIER, CROUVISIER de notre région. La plupart des habitants de Glonville descendent de cette famille. Ils sont alliés aux familles KELLER et GUERIN de Lunéville. 

(*) Nicolas CROIZIER est né en 1653 à St Clément et est mort le 29/8/1737.

    Le 23 octobre 1705, un groupe de hussards à Glonville fut attaqué par des français accompagnés de plusieurs habitants de Baccarat.

    Un officier des hussards fut tué et un autre blessé. Du coté français, il y eut un cavalier blessé et deux bourgeois de Baccarat, au lieu-dit à Frehat ,à midi.

    A huit heures, douze cavaliers arrivèrent à la base des Grands Champs et délivrèrent plusieurs prisonniers de Rambervillers et du ban de Nossoncourt, mais les hussards qui étaient 42, à cheval, vinrent donner sur les français, lesquels furent tous tués à la réserve d'un seul qui eut quartier. Les hussards et français furent enterrés au cimetière dudit Glonville étant chrétiens et catholiques, en présence de Dominique et Didier HENRY qui ont signé pour témoins.